24 mai 2007

 

Carnet de voyage (Fanny)


Dimanche, 29 avril,

Grand départ avec l’une de nos équipes qui repart après une semaine de repos à Kampala. Depuis 9 mois, j’ai vu tant de fois ces voitures partir pour le terrain que je ne peux m’imaginer cette fois partir avec eux ! Objectifs du voyage : visiter mes collègues ; me rendre compte de leur condition de vie sur le terrain, connaître leur quotidien et ainsi les accueillir au mieux lors de leur passage à la base de Medair à Kampala ; apporter des idées par rapport à l’aménagement de l’une de nos nouvelles team houses.

Le voyage se passe sans encombre mis à part l’inévitable retard au départ et la recherche désespérée de diesel dans toute la ville, les pompes à essence étant vide dans pratiquement chaque station service.



 
Lundi 30 avril,

Arrivée à l’une de nos bases. Première impression : le paysage est magnifique, vert et montagneux. Nous logeons dans de petites maisons en terre cuites et c’est vraiment ravissant. Par contre pour le reste, c’est un peu du camping. Pas d’eau courant, latrines, douches avec un seau et un verre, etc. La pluie est au rendez-vous et tout devient boueux autour de nous…



 
Mardi 1 mai,

Départ pour l’un des camps de réfugiés avec l’une de nos équipes médicales. Medair se rend dans ce camp toutes les 8 semaines environs (ou plus si besoin), passe la semaine dans le camp, organise des consultations et forme et supervise l’équipe médicale présente (1 sage-femme et 3 aides médicaux).

Le camp que nous visitons est un camp satellite. Lors des premières attaques de la LRA, la population s’est réfugiée premièrement dans des camps centraux. Actuellement et depuis une année environ, comme la situation devient moins tendue dans cette région, des camps plus petits se forment et constituent un premier pas vers un retour de la population dans leurs villages.

A peine arrivés sur place et juste après avoir eu le temps de nettoyer et désinfecté le centre de santé, le centre est déjà plein et les consultations commencent. Les patients se composent essentiellement de femmes enceintes et d'enfants.




 

Carnet de voyage 3.2


L’après-midi, notre chauffeur m’emmène visiter le camp. Celui-ci est composé de petites maisons rondes en terre cuite, typique de la région. La seule différence avec un village « normal » : les maisons sont serrées les une aux autres et l’armée se situe à proximité et protège le camp pendant la nuit.

Evidemment, tout le monde est intéressés par le Munu (Musungu dans la langue de la région) qui marche dans le camp et impossible de prendre une photo sans avoir 50 enfants qui se mettent devant l’objectif ! Impossible également d’imaginer, en traversant ce paisible village, les heures de marches pour se réfugier ici, les décès dus au manque d’hygiène et d’eau potable et les cœurs brûlés par les atrocités vues et vécues.

Puis retour au centre pour la nuit. La soirée est mémorable. Je suis la seule Munu de l’équipe et on est au petit soin pour moi. J’ai même droit à un baquet d’eau chaude pour la douche !



Partie de carte pendant la soirée où j'apprends à jouer à un jeu typique africain (dont j'ai oublié le nom) et mosidom pour passer la nuit

 
Un consultation typique dans les centre de santé:

Diagnostique: Malaria

Traitement...


Attente…

 



 
Mercredi 2 mai,

Je quitte l’équipe médicale pour rejoindre une autre base de Medair et une autre équipe un peu plus au nord-est qui dirige un programme psychosocial, notamment avec les anciens enfants enlevés par la LRA et forcé à devenir « enfant-soldat », et un programme lié à l’eau et aux sanitaires où Medair s’occupe de la construction de latrines et de pompe à eau et forme également certaines personnes de la communauté à la maintenance de ces pompes.



Partout où l'on va, les enfants nous suivent...

Une femme avec son enfant lors d’un enseignement de Medair.

 
Jeudi 3 mai,

Je passe la journée avec l’équipe psychosociale. Interview d’enfants victimes de la LRA venant chercher conseils auprès de notre équipe et visites d’une famille de 6 enfants orphelins (de 4 à 14 ans) que Medair soutien. Ces orphelins vivent avec presque rien. Avant d’être aidé par Medair et par le gouvernement, ils vivaient dans une hutte traditionnelle mais dont le toit s’est effondré sur la structure de terre cuite. Le plafond était à environ 1m30 du sol donc impossible de se tenir debout à l’intérieur pour les plus âgés. Actuellement, il utilise cette hutte pour cuisiner et ils vivent dans une autre petite hutte à côté. La plus grande des filles (12 ans) s’occupe des plus petits, de la cuisine, du ménage. Le grand frère (14 ans) est le « gardien » de la famille. Le dernier de la famille (4 ans) porte un grand manteau violet, bien trop chaud pour la saison mais il a l’air d’un prince là-dedans. Et pas une plainte, pas de colère, pas de demande. Cette visite m’a bouleversée…


La team house de Medair


Le petit prince et ses frères et soeurs


Et... une soirée importante en Ouganda: Football: Manchester-Milan. Le seul bar du camp est plein à craquer...

 

Vendredi 4 et week-end,

Aujourd’hui, départ avec la deuxième équipe qui retourne sur Kampala pour une semaine (chaque 8 semaines nos équipes reviennent à la base de Medair, ou retourne dans leurs villages, pour une semaine afin d’avoir un temps de repos et de récupération). Mais avant d’arriver à Kampala, nous nous arrêtons à Marchisson Falls pour un week-end de détente (team building). Deux jours pour apprendre à mieux se connaître et à renforcer les liens.

Pour la plupart de nos collègues ougandais, c’est la première fois qu’ils se rendent dans l’un parc national de leur propre pays. Nous voyons des centaines de girafes, des éléphants, des bébés crocodiles, le plus gros crocodile du parc et.......... 7 lions à moins de 2 mètres de nous!


Préparation avant le départ Pneu à plat!


ET... l'arrivée!

 


 


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